|  | 
  
    |  | 
   
    | 
      
        | Accédez au site  | 
 |  | 
  
    |  | 
  
    |  | 
  
    | Thyroïdologie : du crétinisme à l’excipient. Le poids de l’histoireJean-Louis Wémeau, Lille.
  Dans cette treizième Lettre de la thyroïde, Jean-Louis Schlienger souligne que la fonction de la thyroïde a été reconnue tardivement, bien après sa découverte et la description du crétinisme, et que les médecins ont eu beaucoup à apprendre des chirurgiens. Oublier la traditionnelle scintigraphie thyroïdienne de nos pratiques est une erreur, ce que démontrent Hervé Monpeyssen, dans  l’exploration des nodules cytologiquement indéterminés, et Edouard Ghanassia, en matière d’hyperthyroïdies basedowiennes prolongées et réfractaires, expliquant leur liaison avec le syndrome de Marine-Lenhart. Ceci n’est pas en contradiction avec la découverte de nouveaux acteurs de la tumorogenèse thyroïdienne, marqueurs diagnostiques, pronostiques et cibles thérapeutiques potentielles des cancers thyroïdiens, ce que suggère l’équipe de Lionel Groussin.  Récemment remise en cause par le rituximab (actif sur les lymphocytes CD20), la primauté du traitement glucocorticoïde de l’orbitopathie basedowienne est maintenant contestée aussi par le teprotumumab (un anticorps monoclonal inhibiteur de l’IGF1), qui constitue une alternative thérapeutique prometteuse des atteintes inflammatoires d’intensité modérée, comme l’indique Fritz-Line Velayoudom. À moins que l’avenir appartienne à des associations thérapeutiques, actives sur les différentes cibles impliquées dans la pathogénie complexe des orbitopathies ? Bousculant les dogmes, F.-L. Velayoudom, à partir d’un article du New England Journal of Medicine, remet aussi en question l’opportunité d’assurer un abaissement du taux de la TSH en-dessous de 2,5 mU/l dès le début et tout au long de la grossesse.  Voici qu’est critiquée aussi la validité des immunodosages. La simple interférence de la biotine (une vitamine !) peut réduire la TSH, accroître les valeurs mesurées des hormones thyroïdiennes libres et même des titres d’anticorps antirécepteurs de TSH, simulant en tout point la maladie de Basedow. Ces données sont précisées et explicitées par Michèle d’Herbomez et sa collaboratrice, qui n’écartent pas une interférence possible dans d’autres dosages. Cela conforte l’idée que les explorations ont pour intention première de confirmer un diagnostic évoqué cliniquement.       Le traitement par l’hormone thyroïdienne a permis l’éradication du crétinisme goitreux. L’actuel feuilleton médiatique ne doit pas conduire à désespérer ni à penser que maintenant, définitivement, son nouvel excipient rende crétin. Lisez, méditez plutôt, pour votre instruction, les excellentes narrations des rédacteurs de la treizième Lettre de la thyroïde, et retenez les vraies leçons de l’histoire en marche de la thyroïdologie.  L’auteur déclare avoir des liens  d'intérêts avec HAC Pharma, Genévrier, Ipsen, Merck Serono, et Novartis. | 
    |  | 
  
    | L’émergence tardive de l’insuffisance thyroïdienne Jean-Louis Schlienger, faculté de médecine de Strasbourg.
 
 
 Décrite par Vésale en 1543, la thyroïde est restée sans  emploi jusqu’à la fin du XIXe siècle. En 1829 encore, le grand  Bichat affirmait que la “thyroïde est un des organes dont les usages nous sont  absolument inconnus”. C’est à Sir William W. Gull (1816-1890), Londonien au  moins aussi célèbre pour ses aphorismes que pour ses travaux cliniques, que  l’on doit la première description de l’insuffisance thyroïdienne en 1873 :  “Un état crétinoïde survenant chez les femmes à l’âge adulte […] avec un  œdème dur siégeant surtout à la face et aux extrémités des membres et un état  intellectuel rappelant celui du crétinisme (1).”  En 1874, le Bernois Emile Kocher (1842-1917), grand maître ès thyroïdectomie, décrit  chez une jeune fille connue pour son allant et sa gaieté l’installation  quelques semaines après l’intervention d’une cachexia strumapriva associant une grande paresse et des modifications  de l’état mental. L’observation initiale passa inaperçue, et ce n’est qu’une  dizaine d’années après que le chirurgien genevois Jacques-Louis Reverdin  rapporta sa propre expérience des complications tardives de la chirurgie thyroïdienne  et incita Kocher à publier une série de 30 cas de cachexia strumapriva associant un myxœdème et un “crétinisme”. Le  terme de myxœdème avait été créé en 1878 par William M. Ord (1834-1902), qui  constata que l’œdème avait pour particularité de “rendre peu d’eau” et de  contenir une substance chimique à type de mucine (2). Pour autant, son étiologie restait inconnue. En 1883, Sir Felix  Semon (1849-1921) affirma que le syndrome post-opératoire de Kocher était la  conséquence de l’absence de thyroïde, ce qui lui valut les sarcasmes de ses  collègues (3). Cette approche fut  confirmée peu après par la vénérable Clinical Society de Londres dont, il est  vrai, Ord était alors le président. Du côté français, il fallut attendre 1880 pour que Gilbert  Ballet (1853-1912), interne dans le service de Jean-Martin Charcot (1825-1893) et  futur aliéniste de renom, publie le premier cas de myxœdème (4), que son maître, alerté dès 1875 par  les descriptions d’un médecin de la campagne bretonne, Auguste Morvan  (1819-1897), désignait sous le terme de “cachexie pachydermique” (5).  La construction laborieuse de l’entité “insuffisance  thyroïdienne” est le fruit de la rencontre des médecins qui interprétaient les  signes – myxœdème et crétinisme – et des chirurgiens qui les reproduisaient à  loisir. L’efficacité des injections d’extrait thyroïdien démontrée par le Gallois  George R. Murray (1865-1939) [6] acheva  de consolider cette nouvelle maladie en donnant enfin son rôle plein et entier  à la thyroïde, que Gilbert Ballet résumait ainsi en 1895 : “Il se  formerait dans l’organisme une substance toxique que neutraliserait la  sécrétion thyroïdienne physiologique. L’extirpation ou la destruction du corps thyroïde  permet l’accumulation dans le corps [d’une] substance qui cesse alors d’être  neutralisée. Telle est la condition pathogénique du myxœdème.” Il ne restait plus  qu’à découvrir les hormones thyroïdiennes (7). Références bibliographiques 
     Gull WW. On a cretinoid state supervening in  adult life in women. Trans Clin Soc Lond 1873-1874;7:180-5.Ord WM. On Myxoedema, a term proposed to be  applied to an essential condition in the “cretinoid” affection occasionally  observed in middle-aged women. Med Chir Trans 1878;61:57-78.Semon F. Discussion of myxoedema. Br Med J  1883;2:1072-3.Ballet G. Cachexie  pachydermique (myxœdème des auteurs anglais). Progres Med 1880;8:605-6.Morvan A. Contribution à  l’étude du myxœdème en Basse Bretagne. Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie.  1881;18(série2)(34):542-5.Murray GR. Note on the treatment of myxoedema by  hypodermic injections of an extract of the thyroid gland of a sheep. Br  Med J 1891;2:796-7.Schlienger JL. Le centenaire  de la thyroxine. Lettre de la thyroïde 2015.
      
  
  L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l'article. | 
    |  | 
  
    | Haro sur le nodule ! Hervé Monpeyssen, Paris.
 Madame M. a 44 ans et réside dans le Sud-Est asiatique. Des  nodules thyroïdiens ont été décrits à l’âge de 25 ans (sa mère présente aussi  des nodules). Elle décrit depuis peu une gêne épisodique à la déglutition. La  fonction thyroïdienne est normale, les taux d’anticorps antithyroïdiens sont à  des valeurs indétectables. Avec le temps, les nodules progressent en nombre et  en volume, surtout l’un d’eux, localisé en basilobaire droit.Échographie initiale : au sein d’une thyroïde mesurant  57 x 14 x 20 et 57 x 14 x 19 mm,  normoéchogène et multimicronodulaire, ce nodule est décrit comme solide, avec  composante kystique et calcifications (pas de score TIRADS ni Doppler).  Mesures : 19 x 16 x 31 mm.
 Conclusion : goitre multinodulaire avec de nombreux  nodules : adénomes et kystes colloïdes. Un volumineux nodule calcifié en  basilobaire droit.
 Une cytoponction est préconisée. Elle est réalisée (aiguilles  23 gauges avec anesthésie locale 5 ml de xylocaïne). Le résultat est  atypie de signification indéterminée (Bethesda 3).
 Un chirurgien est consulté, qui recommande une  thyroïdectomie, considérant le nodule suspect en échographie et cytologie.
 Une nouvelle échographie est réalisée 4 mois plus tard. Le  nodule mesure 28 x 18 x 16 mm. Pas de score TIRADS. Conclusion :  pas de modification de volume.
 Une nouvelle cytoponction est pratiquée (aiguilles 23 et 21  gauges). Résultat : Bethesda 1.
 Une endocrinologue est consultée. Ses conclusions sont les  suivantes : goitre multinodulaire avec frottis Bethesda 3. Les  échographies successives montrent des zones échogènes dues à des  microcalcifications ou à des kystes colloïdes. Pour déterminer l’activité des  cellules, il est recommandé de pratiquer un TEP-FDG et décider ainsi d’une  éventuelle thyroïdectomie.
 Lors de notre rencontre :
 
  TSH : 1,46 ; T4L : 0,88 ng/ml ; T3L : 2,64 pg/ml ;aucune doléance cervicale. On réalise une nouvelle échographie avec la caractérisation  suivante : 
  
    |  |  
    | Mode B Volume : 5 cm3.
 Discrètement hypoéchogène, limites nettes avec rares  irrégularités, microkystique avec 2 macrocalcifications. Pas de  microcalcifications. Déforme la capsule sans effraction, plus large
 et plus  haut qu’épais.
 ED couleur : richement vascularisé.
 ED pulsé : IR intranodulaire : 0,57.
 Vitesse systolique non corrigée : 82 cm/s.
 Élastographie : pas de rigidité notable.
 |  Ce nodule est scoré TIRADS 4 du fait de sa très discrète  hypoéchogénicité. Sa riche vascularisation doit faire envisager une formation autonome  même si la TSH est médiane de normalité, mais avec un taux prédominant de T3L.Compte rendu de scintigraphie : image scintigraphique  confirmant l’existence d’un nodule hyperfonctionnel autonome du pôle inférieur  du lobe thyroïdien droit.
 
  Commentaires 
  Cette patiente n’a pas de goitre. Si l’on  applique la formule du calcul du volume, il est strictement normal pour une  Caucasienne (8,3 + 8,1 = 16,4 ml).On ne peut juger de l’évolution d’un volume  qu’après l’avoir calculé avec la formule ad hoc.On ne doit pas utiliser de termes histologiques  dans un compte rendu d’échographie.L’utilisation d’aiguilles de fort calibre va à  l’encontre d’une cellularité satisfaisante. Pour la cytoponction thyroïdienne,  il faut utiliser des aiguilles fines de 27 G.La cytologie thyroïdienne n’analyse pas des  frottis, mais des étalements ou le produit de centrifugation de phases liquides.Les cytologies Bethesda 3 sont majoritairement  bénignes (dans 85-95 % des cas).La réalisation d’un TEP FDG aurait sans doute montré  une zone de fixation (aspect commun dans les nodules fonctionnels) et renforcé à  tort la suspicion de malignité. Cet examen n’a sa place dans aucun consensus  concernant les nodules thyroïdiens, car la méta-analyse des études publiées a indiqué  sa faible valeur dans la reconnaissance ou l’exclusion de la malignité. Au sens propre, la scintigraphie a révélé un  captage préférentiel de l’isotope au niveau du nodule, mais nullement son  caractère hyperfonctionnel, ni autonome (ce qu’à ce stade pourrait, seule,  affirmer l’absence de réduction de la fixation sous freinage hormonal :  classique test de Werner, ce qui n’a strictement aucun intérêt pratique et ne  doit pas être réalisé). Conclusion : nodule captant dont la sécrétion ne  dépasse pas les besoins de l’organisme (TSH normale). Pas d’indication à  reponction ni de TEP FDG ni de chirurgie. Le risque évolutif est celui de  l’apparition un jour ou l’autre d’une hyperthyroïdie (adénome toxique de  Plummer). On propose une  surveillance biologique biannuelle (TSH +/- T3L), d’éviter les surcharges  iodées, d’envisager un traitement radiométabolique lorsque la TSH viendra à  décroître.
 L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l'article. 
 Le syndrome de Marine-Lenhart : au plus près de l'actualité 106 ans plus tardEdouard Ghanassia, endocrinologue-échographiste, Sète.
 Comment peut se présenter un syndrome de Marine-Lenhart ?Une patiente de 60 ans consulte  pour un état thyrotoxique sans orbitopathie, avec un goitre de volume modéré sans  nodule palpable. La TSH est effondrée, T3L et T4L sont accrus, comme le titre  des anticorps antirécepteurs de TSH à 5,2 (N < 1,5).
 À l’échographie, elle présente un  parenchyme typique de maladie de Basedow (images 1  et 2) ainsi qu’un nodule hypoéchogène dont les vélocités internes sont  très élevées (image 3). La scintigraphie  révèle une fixation diffuse de la thyroïde, se renforçant au niveau du nodule en  faveur d’un syndrome de Marine-Lenhart. La nécessité d’un traitement radical du  fait de la présence d’un adénome toxique est expliquée à la patiente. Elle fait  la demande, atypique, d’un traitement différentiel des 2 composantes pour  tenter de conserver sa fonction thyroïdienne. Elle opte pour une lobectomie  emportant l’adénome toxique (d’histologie bénigne) avec poursuite du traitement  médical de la maladie de Basedow, lequel sera interrompu après 6 mois. Avec un  recul de 9 ans, elle apparaît actuellement en euthyroidie, sans traitement  substitutif et satisfaite d’avoir pu bénéficier de la décision thérapeutique  concertée.
 En quoi son diagnostic présente-t-il un intérêt ?Le syndrome de Marine-Lenhart  (SML) est défini comme l’association, au sein du même parenchyme, d’une maladie  de Basedow et d’un nodule autonome. Selon les études, 2 à 4 % des maladies  de Basedow correspondraient à des SML. Deux points sont essentiels à  comprendre :
 
  il s’agit d’une forme de maladie de Basedow qui  ne guérira pas sans traitement radical si une part importante de la  thyrotoxicose est due au nodule ; si un traitement radical est indiqué, un SML  devra faire discuter de modalités particulières, tant dans le choix de la  technique que dans la conduite pratique. Un petit historiqueDans l’article princeps de 1911, 2  chirurgiens américains de Cleveland (Ohio), David Marine et Carl H. Lenhart,  ont rapporté l’observation de nodules hautement concentrés en iode chez 8  patients opérés pour goitres exophtalmiques (1).  Les descriptions ultérieures à partir des années 1940 et 1970 ont intégré des  données morphologiques et fonctionnelles avec la description chez des sujets  atteints de maladie de Basedow de nodules parfois considérés comme froids en  scintigraphie, mais se révélant autonomes et hyperfonctionnels après traitement  médical de la maladie, responsables d’une hyperthyroïdie persistante.
 La fin des années 1960 a marqué  un tournant dans l’existence du SML. En 1969, l’American Thyroid Association  l’a reconnu comme une forme particulière de maladie de Basedow (2). En 1972, N. David Charkes a publié  un article remarquable dans le Journal of  Nuclear Medicine dans lequel, non content d’enrichir la sémiologie de ses  très élégants travaux de scintigraphie quantifiée, il l’a baptisé  officiellement, soixante ans plus tard, du nom de ses 2 inventeurs (3). La description s’est encore  enrichie avec l’arrivée de l’échographie, reflétant la passionnante évolution  des techniques diagnostiques et thérapeutiques en thyroïdologie (4-8).
 Comment en faire le diagnostic ? Il ne se conçoit qu’en présence  d’un syndrome de thyrotoxicose.
 La présentation clinico-biologique  associe la sémiologie classique des 2 composantes à des degrés variables. Le  risque est alors de méconnaître le nodule si l’on se fie à la seule palpation.
 La présentation échographique, à  l’instar de la clinique, associe la sémiologie des 2 composantes à des  degrés variables (images 1 à 3).  Au Doppler pulsé avec correction d’angle d’un Basedow, les vitesses systoliques  atteignent et dépassent 1 m/s avec des débits au-delà de 150 ml/mn. Les  nodules sont généralement bien visualisés, mais la sémiologie évocatrice de  leur nature autonome est difficile à mettre en évidence du fait de l’interférence  de la composante basedowienne.
 La présentation scintigraphique (image 4) permet le diagnostic à condition que l’examen soit quantifié : l’intensité  de fixation dépend du statut iodé, de l’activité des anticorps thyréostimulants  pour la composante Basedow et de l’activité du récepteur de TSH muté pour la  composante nodulaire. C’est tout l’intérêt de la scintigraphie  quantifiée : le nodule peut apparaître isocontrasté, hypocontrasté ou  hypercontrasté au sein d’un parenchyme hyperfixant. Il ne faut pas commettre  l’erreur de considérer comme définitivement froid un nodule hypocontrasté. En  cas de doute, la réévaluation doit se faire sous traitement par antithyroïdien  de synthèse. Ces derniers ne modifient pas “per se” l’intensité de fixation mais entraînent souvent une baisse de  l’activité auto-immune stimulante, révélant le caractère hypercontrasté du  nodule (9).
 Les recommandations actuelles permettent-elles de ne pas passer à  côté du SML ?La coexistence d’un nodule  thyroïdien et d’une TSH basse pose l’indication de scintigraphie en première  intention avant de discuter la cytoponction (consensus SFE 2012 des nodules  thyroïdiens). Nous insistons sur le bien-fondé de cette recommandation qui  permet, sous réserve de la quantification, d’évaluer l’ensemble du parenchyme.
 Encore faut-il être au fait de la  présence du nodule… Or, si l’on s’en tient à l’actuel consensus de la SFE tel qu’il  est formulé pour les hyperthyroïdies, la triade femme jeune (< 40 ans)  + goitre homogène à la palpation + orbitopathie suffit à porter le diagnostic  de maladie de Basedow, et l’utilisation de l’échographie n’est pas clairement  recommandée.
 Ainsi, selon nous, l’échographie  devrait être systématiquement recommandée dans la démarche initiale et la  surveillance, du fait d’un quadruple intérêt :
 
  elle confirme le goitre en évaluant le volume  thyroïdien avec précision ;elle permet le dépistage de nodules  occultes : il ne s’agit pas de surdiagnostic puisque, selon sa nature, le  nodule est susceptible de modifier le schéma diagnostique et thérapeutique ;chaque étiologie a une sémiologie échographique  propre, permettant de se passer d’autres examens ;l’évolution des débits et des vitesses circulatoires  représente, à côté du taux de TRAK, un paramètre fort pour évaluer, en fin de  traitement médical, le risque de rechute. Quelles sont les conséquences pratiques de sa méconnaissance ? Le traitement médical seul,  souvent indiqué en première intention, sera poursuivi durant 12 à 18 mois.  Si les effets secondaires en sont rares, bien que parfois graves, il n’est pas  de bonne pratique d’imposer au patient des contraintes et de nourrir un espoir  de traitement conservateur en pure perte.
 Si un traitement radical est  requis, la thyroïdectomie totale traite les 2 composantes. En revanche,  l’IRA-thérapie nécessite des doses plus importantes (jusqu’à 85 % de plus  que pour chacune des 2 composantes) [9].
 Enfin, cela empêche la décision  éclairée du patient, qui peut vouloir choisir un traitement séparé des 2  composantes dans le but de maintenir l’autarcie de sa fonction thyroïdienne :  traiter le nodule toxique par lobectomie et attendre la rémission de la  composante Basedow ou opter dans un second temps pour une IRA-thérapie à dose  curative.
 Quelles leçons devons-nous en tirer ? 
  Connaître  cette entité et se souvenir qu’elle peut concerner jusqu’à 4 % des cas de  maladie de Basedow.Recommander  la pratique d’une échographie dans la démarche initiale. Recommander  la pratique d’une scintigraphie quantifiée (en insistant sur une quantification  de qualité) dès lors que coexistent nodule et TSH basse. Individualiser  les traitements à partir d’un diagnostic thyroïdologique complet, précis et  assuré, en fonction du choix des patients.   
 Image 1. Goitre modéré,  hypoéchogène, homogène, finement réticulé. 
 
 Image 2. Hypervascularisation  diffuse de type IV (“thyroid inferno”).  
  Image 3. Nodule du pôle supérieur  du lobe gauche, vélocités intranodulaires élevées (1,8 m/s).
   
 Image 4. Hyperfixation globale et  diffuse avec hyperfixation localisée du pôle supérieur du lobe gauche  correspondant au nodule N1. Dans ce contexte d’hyperthyroïdie à TRAK positifs,  le tableau scintigraphique évoque un syndrome de Marine-Lenhart. Références bibliographiques 
   Marine D, Lenhart CH. Pathological anatomy of exophthalmic goitre. Arch Intern Med 1911;8(3):265-316. Werner SC. Classification of thyroid disease. Report of the Committee on Nomenclature. The American Thyroid Association. J Clin Endocrinol Metab 1969;29(6):860-2. Charkes ND. Graves’ disease with functioning nodules (Marine-Lenhart syndrome). J Nucl Med 1972;13(12):885-92. El-Kaissi S, Kotowicz MA, Goodear M, Wall JR. An unusual case of Marine-Lenhart syndrome. Thyroid 2003;13(10):993-4. Cakir M. Diagnosis of Marine-Lenhart syndrome. Thyroid 2004;14(7):555. Braga-Basaria M, Basaria S. Marine-Lenhart syndrome. Thyroid 2004;14(12):1107. Cakir M. Marine-Lenhart syndrome. J Natl Med Assoc 2005;97(7):1036-8.  Joven MH, Anderson RJ. Marine-Lenhart syndrome. Endocrine 2015;49(2):570-1. Chatzopoulos D, Iakovou I, Moralidis E. Marine-Lenhart syndrome and radioiodine-131 treatment. Thyroid 2007;17(4):373-4.  L’auteur n'a pas précisé ses éventuels liens d'intérêts. | 
    |  | 
  
    | ATXN7, EIFAX1, MED12, RBM10, etc. : nouveaux acteurs de la tumorigenèse thyroïdienneAnne-Cécile Paepegaey et Lionel Groussin, service d’endocrinologie et de maladies métaboliques de l’hôpital Cochin, Paris.
 Dans la lignée du travail du Cancer Genome  Atlas (TCGA) publié en 2014 (1), 2 articles  récents mettent en avant de nouveaux acteurs de la cancérogenèse thyroïdienne.  Le travail de Montero-Conde et al. (2) a permis  l’identification de nouveaux gènes de la tumorigenèse thyroïdienne en utilisant  la méthode de “Sleeping Beauty transposon system” dans un modèle murin  présentant une mutation activatrice de l’oncogène HRAS. Dans ce modèle,  l’expression endogène du mutant de RAS n’est pas suffisante pour induire des  tumeurs thyroïdiennes. Cette méthode permet d’inactiver de façon aléatoire différents  gènes et d’identifier ainsi ceux qui coopèrent avec RAS pour induire un cancer.  Dans leur étude, cette méthode a induit une augmentation significative de  cancers thyroïdiens peu différenciés. Quarante-cinq gènes candidats ont ainsi  été identifiés. Ces gènes sont pour la plupart ceux déjà retrouvés dans l’étude  d’une large séries de cancers thyroïdiens peu différenciés ou anaplasiques (3). Une partie de  ces gènes est en lien avec la voie de la PI3 kinase, avec notamment un nombre important  de mutations de PTEN. De façon intéressante, l’autre partie des gènes a un rôle  dans le remodelage de la chromatine. Les auteurs ont notamment identifié un  nouveau gène : ATXN7, codant pour l’ataxin 7, une sous-unité très conservée  du complexe de modification de la chromatine. Il module l’acétylation des  histones et l’ubiquitination. Les mutations germinales de ce gène sont  responsables du syndrome d’ataxie spinocérébelleuse de type 7 (avec  rétinopathie pigmentaire). Il est intéressant de noter que les mutations  somatiques observées dans les cancers thyroïdiens sont dans la même région que  les mutations germinales responsables de l’ataxie spinocérébelleuse : un  domaine polyglutamine. Ces mutations sont fréquemment associées aux mutations  de RAS ou de NF1. Les études fonctionnelles de ces mutations montrent une  majoration de la prolifération cellulaire. Un second travail de séquençage apporte  des données intéressantes sur les acteurs responsables de formes agressives (4). L’étude  regroupait 57 cancers thyroïdiens ayant conduit au décès du patient : 22  tumeurs bien différenciées et 35 tumeurs peu différenciées. Le séquençage de  ces tumeurs retrouve une très forte prévalence de mutations somatiques du  promoteur TERT (60 % des cas). Pour rappel, ces mutations étaient  retrouvées dans 73 % des cancers anaplasiques et dans 9 % des cancers  papillaires dans la série du TCGA (4).  Les autres mutations somatiques fréquentes étaient les mutations de BRAF V600E  (40 %), les mutations de NRAS et HRAS (25 et 4 %) et les mutations  d’EIFAX1. Ces dernières étaient présentes dans 12 % des cas, souvent  associées à RAS, alors qu’elles ne sont présentes que dans 1 % de  l’ensemble des cancers papillaires. Ces résultats montrent une similitude  génétique entre ces cancers non anaplasiques, mais fatals, et les cancers  thyroïdiens anaplasiques.Par ailleurs, les auteurs identifient 2 nouveaux  gènes qui n’avaient jusqu’à présent pas été décrits comme jouant un rôle dans  la tumorigenèse thyroïdienne : MED12 et RBM10. Le gène MED12 est muté chez  14 % des patients et présente toujours la mutation G44C. Il est localisé  sur le chromosome X et joue un rôle dans l’initiation de la transcription de  l’ADN. Sa mutation a déjà été décrite dans les cancers de la prostate, les  leucémies lymphoïdes chroniques et les léiomyosarcomes utérins. Dans l’étude,  ces mutations étaient mutuellement exclusives avec TERT ou BRAF. Le gène RBM10  est muté chez 11 % des patients. Il participe à l’épissage des préARNm. Sa  mutation a déjà été décrite dans les tumeurs hématologiques malignes. Dans  cette cohorte, la mutation de RBM10 est liée à un moins bon pronostic.
 Cette étude a également permis  d’identifier 2 nouveaux gènes de fusion : DLG5-RET et OSBPL1A-BRAF.
 Enfin, de nombreuses altérations  épigénétiques ont été retrouvées sur les gènes du remodelage de la chromatine  ou sur des histones méthyl-transférases. Cette importance des gènes du  remodelage de la chromatine est concordante avec ce qui est décrit dans l’étude  sur le modèle murin muté pour HRAS.
 Ces nouvelles données permettent de mieux  comprendre la tumorigenèse thyroïdienne et d’envisager de nouveaux marqueurs  pronostiques et de nouvelles thérapies ciblées.
 Références bibliographiques
 
         Cancer Genome Atlas Research Network. Integrated genomic  characterization of papillary thyroid carcinoma. Cell 2014;159(3):676-90.Montero-Conde C,  Leandro-Garcia LJ, Chen X et al. Transposon mutagenesis identifies chromatin  modifiers cooperating with Ras in thyroid tumorigenesis and detects ATXN7 as a  cancer gene. Proc Natl Acad Sci USA 2017;114(25):E4951-60. Landa I, Ibrahimpasic T,  Boucai L et al. Genomic and transcriptomic hallmarks of poorly differentiated  and anaplastic thyroid cancers. J Clin Invest 2016;126(3):1052-66. Ibrahimpasic T, Xu B,  Landa I et al. Genomic alterations in fatal forms of non-anaplastic thyroid  cancer: identification of MED12 and RBM10 as novel thyroid cancer genes  associated with tumor virulence. Clin Cancer Res 2017.  Anne-Cécile Paepegaey et Lionel Groussin déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l'article. | 
  
    |  | 
  
   | Le teprotumumab comme traitement de l’orbitopathie basedowienneFritz-Line Velayoudom, CEPHISE (service d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques), CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe.
 Les mécanismes physiopathologiques  impliqués dans la survenue de l’orbitopathie basedowienne (OB) ne sont pas  encore complètement identifiés. Peu d’études prospectives randomisées contre  placebo ont pu confirmer l’efficacité et l’innocuité des traitements médicaux  actuellement disponibles. Parmi ceux-ci, la corticothérapie à forte dose, seule  ou associée à la radiothérapie, est la plus utilisée (1-3). Elle est efficace sur la réduction des signes inflammatoires  de l’OB active mais n’agit que partiellement sur l’exophtalmie avec des effets indésirables  non négligeables. Des alternatives thérapeutiques devraient y remédier. En  dehors de l’inflammation, des mécanismes auto-immuns sont décrits dans la  survenue de l’OB. Les anticorps antirécepteurs de la TSH sont exprimés au niveau  du tissu orbitaire mais ne sont pas observés chez tous les sujets avec OB, ce  qui suggère leur implication dans l’OB mais aussi le rôle d’autres antigènes. Des  immunoglobulines qui activent le récepteur de l’Insuline Like Growth Factor I (IGF-IR) ont été mises en évidence chez  les sujets avec maladie de Basedow (MB). L’IGF-IR est un récepteur membranaire  d’activité tyrosine kinase qui intervient dans le développement et le métabolisme  des cellules, en particulier dans la régulation auto-immune. Il est exprimé par  les fibroblastes orbitaires et les lymphocytes T et B des sujets avec MB (4-6). Dans des études in vitro sur des  fibroblastes orbitaires, l’inhibition de IGF-IR atténuait l’action de l’IGF-I,  de la TSH et des immunoglobulines stimulant la thyroïde. Ces résultats ont  conduit à l’utilisation du teprotumumab, un anticorps monoclonal humain anti  IGF-IR (R1507) chez les sujets avec une OB active modérée ou sévère.L’objectif  de l’étude de T.J. Smith et al. était de  déterminer l’efficacité et la sécurité du teprotumumab chez les sujets avec une  OB active modérée à sévère (score d’activité clinique [SAC] ≥ 4) [7].
 Méthode
 L’étude était multicentrique (15  centres), randomisée et contrôlée en double aveugle (ratio de randomisation  1/1). N’étaient pas exclus les sujets traités par corticothérapie orale (dose  cumulée ≤ 1 g de méthylprednisolone), après une période de “wash-out”  de 6 semaines. Le suivi était réalisé toutes les 3 semaines pendant 24  semaines, avec une évaluation de l’efficacité à 6, 12, 18 et 24 semaines. La première  perfusion était de 10 mg/kg, puis les autres de 20 mg/kg. Le critère  de jugement principal était la réduction ≥ 2 points du SAC et une réduction ≥ 2  mm de l’exophtalmie à 24 semaines validant la réponse clinique. Les critères  secondaires incluaient les mesures de l’exophtalmie, du score d’activité  clinique, le questionnaire de qualité de vie spécifique à l’OB (GO-QOL) et les effets  indésirables.
 Résultats
 Quatre-vingt-sept sujets étaient  randomisés pour recevoir le teprotumumab (T) ou le placebo (P) administré en i.v.  toutes les 3 semaines pour un total de 8 séances. La réponse clinique était  observée chez 69 % des sujets traités par le T (29/42) et chez 20 %  des sujets sous P (9/45), p < 0,001. L’effet thérapeutique était  rapide : 43 % des sujets sous T versus 4 % sous P après 6  semaines (p < 0,001). Cette différence augmentait avec le temps (cf.  courbes ci-dessous). Après 24 semaines, 40 % des sujets traités pas T  avaient une réduction ≥ 4 mm de l’exophtalmie versus 0 % sous P. La  qualité de vie semblait s’améliorer avec une augmentation du score de  satisfaction après T de 12,8 à 15,6 points. Le T ne modifiait pas les  concentrations sériques des interleukines 6, 16 et de RANTES (Regulated on Activation, Normal T cell  Expressed and Secreted). En revanche, les anticorps stimulant la thyroïde  et les inhibiteurs de la thyrotropine diminuaient dans les 2 groupes (de 15 à 30 %).  Le seul effet indésirable du traitement était l’hyperglycémie chez les sujets  diabétiques, contrôlable après adaptation du traitement antidiabétique. Des effets  indésirables graves étaient notés dans 12 % des cas sous T (diarrhée et  confusion) versus 2 % sous P.
 
 Discussion L’étude rapporte une réduction  significative de l’exophtalmie et de l’inflammation chez les sujets avec OB  active traités par T, soulignant le rôle possible de cette molécule sur les mécanismes  inflammatoires et immunitaires impliqués dans l’OB. L’effet sur l’exophtalmie  est proche de celui de la chirurgie et évoque le rôle possible du T sur la  graisse et les muscles orbitaires. Les mécanismes précis devront être étudiés.  Cette molécule semble plus efficace que la corticothérapie ou le rituximab (8) sur le SAC et l’exophtalmie.  Cependant, elle nécessite une surveillance de la glycémie chez le sujet  diabétique. L’inclusion uniquement de forme active d’OB avec SAC ≥ 4 est une  des limites de l’étude, il n’y a pas d’évaluation des sujets avec une OB moins  active ou stable. De plus, l’évaluation à 6 mois est courte et un suivi à 1 an est  nécessaire. Une autre limite est l’absence d’imagerie orbitaire, ne permettant  pas d’évaluer les modifications du tissu orbitaire sous T.
 Conclusion
 Chez les sujets avec OB active, le  tetropubumab est plus efficace que le placebo en termes de réduction de  l’exophtalmie et du score d’activité clinique avec peu d’effets indésirables.  Il semble une alternative possible au traitement utilisé classiquement.
 Références bibliographiques
 
       Bartalena  L, Krassas GE, Wiersinga W et al. Efficacy and safety of three different  cumulative doses of intravenous methylprednisolone for moderate to severe and  active Graves’ orbitopathy. J  Clin Endocrinol Metab 2012;97(12):4454-63.Tanda  ML, Bartalena L. Efficacy and safety of orbital radiotherapy for Graves’  orbitopathy. J Clin  Endocrinol Metab 2012;97(11):3857-65.7. Marcocci C, Bartalena L, Tanda ML  et al. Comparison of the effectiveness and tolerability of  intravenous or oral glucocorticoids associated with orbital radiotherapy in the  management of severe Graves’ ophthalmopathy: results of a prospective,  single-blind, randomized study. J  Clin Endocrinol Metab 2001;86(8):3562-7.Smith  TJ. Insulin-like growth factor-I regulation of immune function: a potential  therapeutic target in autoimmune diseases? Pharmacol Rev 2010;62(2):199-236. Tsui S, Naik V, Hoa N et al. Evidence  for an association between thyroid-stimulating hormone and insulin-like growth  factor 1 receptors: a tale of two antigens implicated in Graves’ disease. J Immunol 2008;181(6):4397-405. Douglas  RS, Gianoukakis AG, Kamat S, Smith TJ. Aberrant expression of the insulin-like  growth factor-1 receptor by T cells from patients with Graves’ disease may  carry functional consequences for disease pathogenesis. J Immunol 2007;178(5):3281-7.Terry  J. Smith, George J. Kahaly, Daniel G. Ezra et al. Teprotumumab for Thyroid-Associated  Ophthalmopathy. N Engl J Med 2017(18);376:1748-61.Stan MN, Garrity JA, Carranza Leon BG, Prabin T, Bradley EA, Bahn RS.  Randomized controlled trial of rituximab in patients with Graves’ orbitopathy.  J Clin Endocrinol Metab 2015;100(2):432-41. L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l'article. | 
  
    |  | 
 
  
   | Traitement de l’hypothyroïdie subclinique et de l’hypothyroxinémie de la grossesse : une remise en cause des recommandations ?Fritz-Line Velayoudom, CEPHISE (service d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques), CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe.
 L’association entre l’hypothyroïdie  subclinique ou l’hypothyroxinémie en cours de grossesse et certains effets  indésirables a été rapportée par des études essentiellement observationnelles :  fausses couches, prématurité, petit poids de naissance, troubles du  développement psychomoteur chez les enfants de quelques mois, ou quotient  intellectuel (QI) plus bas que la normale chez les enfants plus âgés. Ainsi,  les sociétés savantes américaines (Collège d’obstétrique et de gynécologie,  Endocrine Society, American Thyroid Association) ont rédigé des recommandations  pour la prise en charge de ces anomalies thyroïdiennes en cours de grossesse.  Jusqu’ici, le traitement par lévothyroxine en cas d’hypothyroïdie subclinique (HSC)  en cours de grossesse est recommandé. L’objectif primaire de l’étude de  B.M. Casey et al. était d’évaluer l’effet du traitement par lévothyroxine  prescrit chez les mères présentant soit une HSC, soit une hypothyroxinémie (H),  sur le QI de leurs enfants à l’âge de 5 ans (1).
 
 Méthode 
 Deux essais multicentriques randomisés  contrôlés versus placebo étaient menés en parallèle dans 15 centres  américains. Un dépistage des anomalies thyroïdiennes (dosage de TSH et de T4) était  réalisé chez les femmes qui se présentaient pour leur visite prénatale avant 20  semaines de gestation (SG). Le diagnostic d’HSC était retenu lorsque la TSH était  ≥ 4 mU/l avec une T4 normale (0,86-1,90 ng/dl ou 11-24 pmol/l) :  groupe 1. Le diagnostic d’HT était retenu lorsque la TSH était normale, associée  à une T4 < 0,86 ng/dl : groupe 2. Dans chaque groupe, les femmes  recevaient quotidiennement soit la lévothyroxine (100 μg dans le groupe 1, 50  μg dans le groupe 2), soit le placebo. Le suivi de la grossesse était mensuel,  avec un dosage de TSH et de T4 envoyé dans un laboratoire centralisateur. La  posologie était ajustée avec comme objectif : 1/ une TSH entre 0,1 et  2,5 mU/l dans le groupe 1 (dose maximale de 200 μg de lévothyroxine) ;  2/ une T4 entre 0,86 et 1,9 ng/dl dans le groupe 2. À la naissance, le suivi  des enfants était annuel pendant 5 ans, avec des tests évaluant leur fonction cognitive : Wechsler Preschool and Primary Scale of  Intelligence III (WPPSI-III) à l’âge de 5 ans, ou DAS-II (Differential Ability Scales-II) à l’âge  de 3 ans si le premier n’était pas disponible ou en cas de décès avant 3  ans. La corrélation entre les 2 scores avait été confirmée. Le critère de  jugement principal était le QI des enfants évalué par ces scores, les critères  de jugement secondaire incluaient d’autres scores évaluant le développement  psychomoteur, le langage, la mémorisation, l’attention et le comportement  social. Étaient aussi colligés le devenir de la grossesse et les complications obstétricales  et néonatales. Résultats  Entre octobre 2006 et octobre 2009,  97 228 femmes ont bénéficié de ce dépistage. 3 057 femmes avaient une HSC, mais  seules 677 (groupe 1) ont pu être randomisées. 2 805 femmes avaient une HT et  632 étaient éligibles (groupe 2). Quel que soit le groupe et qu’elles aient  bénéficié de la lévothyroxine ou non, les caractéristiques des femmes n’étaient  pas différentes (âge, ethnie, IMC, parité, TSH et T4, statut iodé, semaines de gestation  à la randomisation). Toutes les femmes avaient un statut iodé suffisant  (iodurie ≥ 150 µg/l). Dans le groupe 1, la moyenne d’âge gestationnel (AG)  était de 17 SG et celle des 93 % de femmes traitées par lévothyroxine, de 21  SG. Dans le groupe 2, la moyenne d’AG était de 18 SG et celle des 83 % de  femmes traitées, de 23 SG. Il n’y  avait pas de différence en termes d’évolution de la grossesse (terme,  prématurité, HTA gravidique, rupture placentaire, diabète gestationnel) ni de  complications néonatales (décès, manœuvres réanimatrices, petits poids de  naissance, pathologie en lien avec une prématurité, durée d’hospitalisation),  que les femmes aient été traitées ou non dans chaque groupe. Les scores d’évaluation cognitifs et  du développement des enfants n’étaient pas différents dans les 2 groupes (323  enfants suivis et nés du groupe 1 traités versus 326 placebo et 254 enfants  suivis et nés du groupe 2 traités versus 253 placebo), ni annuellement, ni à l’âge  de 3 ou 5 ans. Aucun état d’hyperactivité chez les enfants dont les mères avaient  été traitées par lévothyroxine n’était constaté.  
       
       
       
       
       
       
       
       
         | Table 3. Developmental and Behavioral Outcomes in Offspring of Mothers    with Subclinical Hypothyroidism.* |  
         | Outcome | Levothyroxine | Placebo | Difference    (95% CI)† | P    Value |  
         |  | No. of   Children | Median Value(95%    CI)
 | No.    of Children | Median Value (95% CI)
 |  |  |  
         | Primary outcome‡ | 323 | 97 (94 to 99) | 326 | 94 (92 to 96) | 0 (−3 to 2) | 0,71 |  
         | Bayley-III score§ |  
         | At 12 mo |  
         | Cognitive | 311 | 100 (95 to    100) | 315 | 100 (95 to    100) | 0 (0 to 0) | 0,63 |  
         | Motor | 312 | 97 (97 to 97) | 314 | 97 (97 to 97) | 0 (0 to 3) | 0,83 |  
         | Language | 309 | 94 (94 to 97) | 312 | 94 (94 to 97) | 0 (0 to 3) | 0,48 |  
         | At 24 mo |  
         | Cognitive | 308 | 90 (90 to 90) | 302 | 90 (90 to 90) | 0 (0 to 0) | 0,59 |  
         | Motor | 304 | 97 (97 to 97) | 300 | 97 (97 to    100) | 0 (0 to 3) | 0,31 |  
         | Language | 300 | 89 (89 to 91) | 296 | 91 (89 to 94) | 0 (0 to 3) | 0,30 |  
         | Differential Ability    Scales–II scores |  
         | Overall at 36 mo | 304 | 90 (88 to 93) | 308 | 90 (87 to 93) | 0 (−2 to 3) | 0,90 |  
         | Recall    of digits forward at 48 mo | 298 | 84 (76 to 91) | 299 | 84 (76 to 91) | 0 (−5 to 7) | 0,60 |  
         | Recognition    of pictures at 48 mo | 298 | 74 (74 to 80) | 302 | 74 (74 to 80) | 0 (−6 to 0) | 0,52 |  
         | Child Behavior Checklist T    score |  
         | At 36 mo | 306 | 46 (45 to 48) | 309 | 46 (45 to 48) | 0 (−2 to 2) | 0,99 |  
         | At 60 mo | 314 | 44 (43 to 46) | 313 | 44 (42 to 46) | 0 (−2 to 2) | 0,96 |  
         | Conners’    Rating Scales–Revised ADHD | 314 | 48 (47 to 49) | 303 | 49 (47 to 51) | 0 (−1 to 2) | 0,37 |  
         | score at 48 mo |  |  |  |  |  |  |  
         | WPPSI-III at 60 mo | 311 | 97 (95 to 99) | 314 | 95 (93 to 97) | 0 (−3 to 2) | 89,00 |    
       
       
       
       
       
       
       
       
         | Table 4. Developmental and Behavioral Outcomes in Offspring of Mothers    with Hypothyroxinemia.* |  
         | Outcome | Levothyroxine | Placebo | Difference    (95% CI)† | P    Value |  
         |  | No. of   Children         | Median Value (95%    CI) | No.    of Children | Median Value (95% CI)
 |  |  |  
         | Primary outcome | 254 | 94 (91 to 95) | 253 | 91 (89 to 93) | −1 (−4 to 1) | 0,30 |  
         | Bayley-III score |  
         | At 12 mo |  |  
         | Cognitive | 247 | 100 (100 to    100) | 238 | 100 (100 to    100) | 0 (0 to 0) | 0,89 |  
         | Motor | 246 | 97 (94 to 97) | 236 | 97 (94 to 97) | 0 (0 to 3) | 0,54 |  
         | Language | 246 | 94 (91 to 94) | 237 | 94 (91 to 97) | 0 (−3 to 3) | 0,92 |  
         | At 24 mo |  |  
         | Cognitive | 235 | 90 (85 to 90) | 235 | 90 (85 to 90) | 0 (0 to 0) | 0,70 |  
         | Motor | 233 | 97 (94 to 100) | 232 | 97 (94 to 97) | 0 (−3 to 0) | 0,20 |  
         | Language | 232 | 89 (89 to 94) | 229 | 89 (89 to 91) | 0 (−3 to 2) | 0,71 |  
         | Differential Ability    Scales–II scores |  |  
         | Overall at 36 mo | 244 | 90 (87 to 92) | 235 | 89 (87 to 91) | −1 (−3 to 2) | 0,64 |  
         | Recall    of digits forward at 48 mo | 236 | 91 (84 to 99) | 224 | 84 (84 to 91) | 0 (−8 to 0) | 0,22 |  
         | Recognition    of pictures at 48 mo | 234 | 74 (74 to 80) | 226 | 74 (74 to 80) | 0 (−4 to 0) | 0,91 |  
         | Child Behavior Checklist T    score |  |  
         | At 36 mo | 244 | 48 (46 to 50) | 237 | 48 (45 to 49) | 0 (−2 to 2) | 0,65 |  
         | At 60 mo | 244 | 45 (43 to 46) | 243 | 43 (42 to 45) | −1 (−3 to 1) | 0,44 |  
         | Conner’s Rating Scales–Revised ADHD score at 48 mo
 | 238 | 50 (49 to 51) | 228 | 49 (48 to 51) | 0 (−2 to 2) | 0,98 |  
         | WPPSI-III score at 60 mo | 243 | 94 (91 to 95) | 243 | 92 (90 to 95) | −1 (−3 to 2) | 0,48 |  
      Discussion Ces 2 essais parallèles randomisés  impliquant des femmes avec HSC ou HT en première moitié de grossesse n’a pas  mis en évidence d’effet bénéfique de la lévothyroxine sur les fonctions  cognitives ni sur le développement neuropsychomoteur des enfants pendant les 5 premières  années de vie. Cette étude ne confirme pas les données de l’étude de Haddow et al., déjà ancienne (1999),  qui rapportait un risque d’altération des fonctions cognitives en cas d’HSC  chez la mère. Dans cette dernière, il faut noter que les femmes incluses  avaient une TSH > 10 mU/l (2). De plus, les études ayant validé un lien  entre l’HT et un score mental diminué chez les enfants avaient été réalisées  chez les femmes avant 12 SG. L’étude présentée ici rapporte des données  similaires à celles de l’étude CATS (Controlled Antenatal Thyroid Screening),  qui avait évalué des femmes à un stade plus précoce de leur grossesse (13 SG),  avec un pourcentage non négligeable de perdues de vus (24 %) [3]. La limite  de l’étude ici est l’âge gestationnel tardif des femmes incluses.Conclusion
 Le développement neurocognitif des  enfants nés de mères avec HSC ou HT recevant de la lévothyroxine en cours de 2e  trimestre de grossesse n’est pas meilleur que celui des enfants nés de femmes  non traitées.
 Références bibliographiques
 
       
        Casey BM, Thom EA, >Peaceman AM et al. Treatment  of subclinical hypothyroidism or hypothyroxinemia in pregnancy. N Engl J  Med 2017;376(9):815-25. 
           Haddow JE, Palomaki GE, Allan WC et al. Maternal  thyroid deficiency during pregnancy and subsequent neuropsychological  development of the child. N  Engl J Med 1999;341(8):549-55.
           Lazarus JH, Bestwick JP, Channon S et al. Antenatal thyroid screening  and childhood cognitive function. N Engl J Med 2012;366(6):493-501.
             
        L’éditorial de D. Cooper et E.  Pearce est à souligner (3). Il résume  l’état des connaissances avant cette étude, avec d’abord un rappel sur le  passage transplacentaire de la thyroxine maternelle, qui est essentiel au développement  fœtal, particulièrement lors de la première moitié de la grossesse. Les essais  randomisés évaluant l’intérêt de la lévothyroxine dans cette situation sont  encore rares. Seule l’étude CATS avait évalué le devenir cognitif des enfants  nés de mère avec HT et n’avait pas rapporté de bénéfice du traitement. Suite à  ce travail, les recommandations cliniques du Collège américain de gynécologie  et d’obstétrique ont changé par rapport à celles de l’ATA, qui recommandait le  traitement systématique de l’HSC ou de l’HT en cours de grossesse,  particulièrement en présence d’une auto-immunité et selon les seuils de TSH. L’étude  de Casey et al. a donc des similitudes avec l’étude CATS, avec l’avantage d’évaluer  les enfants plus tardivement, à l’âge de 5 ans, sans interaction avec la présence  d’ATPO ni déficience iodée chez les mères. Cooper rappelle que l’initiation de  la lévothyroxine avant le 2e trimestre (femmes non incluses  ici) est pertinente car la thyroïde fœtale est fonctionnelle entre 16 et 20 SG.  De plus, aux États-Unis, > 75 % des femmes ont un dépistage de l’hypothyroïdie  avant 12 SG, ce qui justifie l’application des recommandations de l’ATA, car une  initiation précoce de faible dose de lévothyroxine serait bénéfique pour les  mères avec HSC ou HT, peu coûteuse et sans danger. L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l'article. | 
 
    |  | 
  
   | Biotine à fortes doses et immunodosages Michèle d’Herbomez, Caroline Dussart, centre de biologie-pathologie-génétique du CHRU de Lille.
 
 La  biotine La biotine ou vitamine B8  est un cofacteur de 5 carboxylases intervenant dans la synthèse d’acides  gras et dans la production d’énergie. Cette vitamine est présente dans  l’alimentation normale à des doses quotidiennes recommandées de 30 à 100 µg.La biotine est prescrite  comme traitement de la sclérose en plaques à des doses journalières de 100-300  mg (1 000 fois les concentrations physiologiques), comme traitement  d’alopécies (15 mg), de maladies métaboliques (5 - 10 mg/j). Elle  existe dans certains compléments alimentaires prescrits aux femmes enceintes  (250 µg).
 
 Les  immunodosages Depuis une cinquantaine  d’années, les techniques d’immuno-analyse ont permis les évaluations de  nombreuses hormones sériques, en particulier celles de l’exploration biologique  thyroïdienne et celles des axes phosphocalcique, somatotrope, gonadotrope, du  diabète et des marqueurs de cancers. Deux types de dosages sont utilisés  (compétitifs et immunométriques), majoritairement automatisés. La plate-forme  d’immunodosages la plus commune en France utilise un système de détection des  anticorps fondé sur l’affinité très forte entre la biotine et la streptavidine.  De nombreuses causes d’interférences dans les immunodosages ont été  identifiées, mais apparaissent rarement si l'on considère le nombre d’actes  réalisés. L’interférence par la biotine pourrait en augmenter significativement  la fréquence.
 Cas  cliniques d’interférences dans le bilan thyroïdien Le premier cas  d’interférence de la biotine dans les dosages de TSH et de T4L a été décrit en  1996 chez un nouveau-né (1), puis  oublié… Ce n’est que depuis 5 ans que les cas publiés se multiplient (1-5). La majorité des observations  décrivent le même profil d’interférence dans les paramètres thyroïdiens :  abaissement de la TSH et augmentation des formes libres de T3 et de T4, soit  un profil biologique cohérent d’hyperthyroïdie patente, parfois même avec  antirécepteur de la TSH ! En dépit de l’euthyroïdie clinique, des  traitements inappropriés ont parfois été induits (4). 
 Explications  et parades La biotine à fortes doses  entre en compétition dans les dosages sur les sites de streptavidine. Elle crée  ainsi une diminution du signal mesuré. Ceci se traduit pour un dosage  immunométrique (TSH, thyroglobuline, calcitonine) par une diminution de la  concentration de l’analyte et, pour les dosages compétitifs, par une  augmentation (formes libres de T3 et T4, Ac antiRTSH), créant ainsi un profil  biologique trompeur. Les perturbations biologiques sont maximales 2 heures  après la prise et persistent jusqu’à 24 heures pour la FT4, avec une amplitude  d’élévation pouvant aller jusqu’à 7 fois la norme (6). Les parades sont de  changer de plate-forme de dosage (tous les dosages de TSH n’utilisent pas le  système streptavidine-biotine), d’arrêter (lorsque cela est possible) la prise  de biotine, ou enfin de neutraliser la biotine des sérums avant dosage (7).
 
 Potentiellement  beaucoup d’immunodosages peuvent être impactés Des interférences de même  type ont été décrites dans l’exploration phosphocalcique (PTH basse, vitamine D  élevée), dans l’axe corticotrope (cortisol haut, ACTH diminuée), l’axe  gonadotrope (testostérone/estradiol élevés, LH/FSH diminuées) [1, 7]. N’ont pas encore été publiées,  mais sont possibles, des interférences dans l’exploration de l’axe somatotrope,  du diabète, dans l’infection (en liaison avec la procalcitonine), dans la  ferritine, dans les marqueurs de cancers, etc.
 Conclusion La prise de biotine à  fortes doses peut impacter les immunodosages de tous types en créant des  profils biologiques cohérents mais faux. La majorité des observations  rapportées l’ont été pour des hyperthyroïdies biologiques patentes chez des  sujets en euthyroïdie. D’autres interférences pourraient exister si les  explorations étaient réalisées.Il est donc primordial,  dans ce contexte, d’instaurer un dialogue clinicobiologique efficace, en  particulier, pour le clinicien, de signaler systématiquement la prise de  biotine et, pour les biologistes, de faire savoir si les méthodes de dosage  utilisées sont sensibles ou pas à la biotine.
   Références bibliographiques
 
       Elston  MS, Sehgal S, Du Toit S, Yarndley T, Canaglen JV. Factitious Grave’s disease  due to biotin immunoassay interference - a case and review of the litterature.  J Clin Endocrinol Metab 2016;101(9):3251-5.Barbesino  G. Misdiagnosis of Graves’ disease with apparent severe hyperthyroidism in a  patient taking biotin megadoses. Thyroid 2016;26(6):860-3.Kummer  S, Hermsen D, Distelmaier F. Biotin treatment mimicking Graves’ disease. N Engl  J med 2016;375(7):704-6. Al-Salameh A. Une maladie de Basedow très  bizarre… ou les bienfaits des vacances du médecin. MCED, octobre 2016. Piketty  ML, Polak M, Flechtner I, Gonzales-Briceño L, Souberbielle JC. False  biochemical disgnosis of hyperthyroidism in streptavidin-biotin-based  immunoassays: the problem of biotin intake and related interferences. Clin Chem  Lab Med 2017;55(6):780-8.Wijeratne  NG, Doery JC, Lu ZX. Positive and negative interference in immunoassays  following biotin ingestion: a pharmacokinetic study. Pathology 2012;44(7):674-5. Piketty  ML, Prie D, Sedel F, Bernard D, Hercend D, Chanson P and Souberbielle JC.  High-dose biotin therapy leading to false biochemical endocrine profiles:  validation of a simple method to overcome biotin interference. Clin Chem Lab Med  2017;55(6):817-25.  Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts. 
 
 | 
  |  | 
    | Vous recevez cette newsletter car vous vous êtes inscrit sur le site  de la SFE. Si vous ne voulez plus recevoir cette newsletter, cliquez  sur le lien suivant Désinscription.  Conformément à la loi Informatique et Libertés du 06/01/1978, vous  disposez d'un droit d'accès, de rectification et d'opposition aux  informations vous concernant qui peut s'exercer par courrier à : SFE 88,  rue de la Roquette - 75011 – Courriel : webmaster@sfendocrino.org
 | 
  
    |  |