SAGhE, la mise au point
SAGhE, la mise au point du Centre de Référence des Maladies Endocriniennes Rares de la Croissance
Suite aux résultats préliminaires de l’étude SAGhE diffusés par l’AFFSAPS le 10 décembre dernier, nous souhaitons vous tenir informés des actions mises en place par le Centre de Référence des Maladies Endocriniennes Rares de la Croissance (CRMERC) dans le domaine de la prise en charge des anomalies de la croissance et des patients ayant été traités par GH pendant l’enfance.
Prescription hors AMM : Nous avons été souvent interrogés sur l’opportunité des prescriptions du traitement par hGH en dehors
des posologies habituellement recommandées chez l’enfant (>50 ?g/kg/j) ainsi que dans les situations hors AMM. Dans ces cas, si
une augmentation de la vitesse de croissance peut être visible à court terme, il n’y a actuellement pas de données qui permettent
d’établir que le rapport bénéfice / risque reste favorable à long terme. C’est la raison pour laquelle nous pensons que la
prescription hors AMM devrait se faire dans le cadre d’essais thérapeutiques autorisés par l’AFSSAPS et par un CPP. A cet égard, il
nous paraît souhaitable de rappeler le cadre juridique lié aux prescriptions hors AMM.
L’AMM, qu’elle soit délivrée par l’AFSSAPS au niveau national ou par l’Agence Européenne du Médicament, constitue un
référentiel scientifique validé d’utilisation d’un médicament. Toutefois, le code de la déontologie médicale prévoit que « dans les
limites fixées par la loi, le médecin est libre de ses prescriptions qui seront celles qu’il estime les plus appropriées en la
circonstance » (article R.4127-8 du code de la santé publique). Ainsi, le médecin effectue sa prescription après évaluation du
bénéfice pour le patient du traitement envisagé, au regard des risques potentiels. Il peut donc prescrire en dehors des
indications ou des posologies validées par l’AMM. Au plan juridique, en cas de dommage pour le patient résultant d’une
prescription hors AMM, la responsabilité personnelle du prescripteur pourra être engagée.
Néanmoins, il existe certaines limites à la liberté de prescription :
– pour des motifs de sécurité sanitaire, lorsque le médicament est soumis à des conditions de délivrance restreintes (par
exemple, prescription réservée à certains spécialistes): des sanctions pénales sont en effet prévues en cas de violation des
conditions de prescription et de délivrance prévues par l’AMM.
– pour des motifs économiques : en cas de prise en charge d’un médicament par la sécurité sociale pour tout ou partie des
indications prévues par l’AMM, la prescription hors AMM doit être identifiée en clair comme non remboursable (NR) par
le médecin sur l’ordonnance.
L’article L. 162-17-2-1 du Code de la sécurité sociale, en application de l’article 56 de la LFSS pour 2007, introduit la
possibilité d’une prise en charge ou d’un remboursement, à titre dérogatoire, par arrêté des ministres chargés de la santé et
de la Sécurité sociale, lorsqu’il n’existe pas d’alternative appropriée de toute spécialité pharmaceutique, tout produit ou toute
prestation prescrit en dehors du périmètre des biens et services remboursables pour le traitement d’une affection de longue
durée ou d’une maladie rare sous condition de la disponibilité d’un avis ou d’une recommandation de la HAS après
consultation de l’AFSSAPS. Les spécialités, produits ou prestations ne peuvent être pris en charge que si leur utilisation est
indispensable à l’amélioration de l’état de santé du patient ou pour éviter sa dégradation. La méthode HAS d’élaboration d’un
avis pour une prise en charge dérogatoire d’un dispositif ou d’un médicament non remboursé ou hors AMM figure au niveau du
lien suivant: HAS
Mars 2011