Carcinomes thyroïdiens : plus fréquents mais moins graves !

Arnaud Jannin, Lille

Mohamad ZALZALI, CLCC de Champagne‐Ardenne, Institut Godinot, Reims

Avec une ancienneté de plus de 45 ans, le Registre des cancers de la Thyroïde Marne‐Ardennes est le registre spécialisé dans les carcinomes thyroïdiens (CT) le plus ancien. Entre 1975 et 2019, 3262 cas de carcinomes thyroïdiens ont été relevés. L’incidence est en constante augmentation surtout chez les femmes (2.8 à 13.3 / 100 000 patientes années chez les femmes et 1.1 à 5/100 000 patients année chez les hommes entre 1975-1984 et 2015-2019 respectivement). Le pic d’incidence correspond à 2015, date de publication des recommandations de l’association américaine de thyroïdologie (ATA) qui a amené un réel changement de pratique dans le dépistage et le traitement de ces CT (Figure 1). La découverte d’un CT est également davantage incidentelle (14.5% entre 1975-1984 et 30% entre 2015 et 2019), ce qui se traduit par une taille tumorale moindre à la découverte (35.2 versus 16.2 mm entre les deux périodes), et par des CT moins invasifs avec une moindre extension ganglionnaire et métastatique au diagnostic au cours du temps.

Concernant l’histologie, on note surtout une augmentation d’incidence des carcinomes papillaires au cours du temps.

D’un point de vue thérapeutique, on a également pu observer une diminution des traitements par thyroïdectomies totales avec une réduction des complications post-opératoires (hypoparathyroïde et paralysie récurrentielle).

Enfin, même si l’incidence des CT augmente, leur survenue est associée à une excellente survie globale avec une rémission complète dans 70 à 80% des cas.