Chirurgie des MACS : le bon plan pour une pression artérielle zen !
Valentine SUTEAU, Angers
Session CO-05 Surrénales et stéroïdes
Chirurgie des incidentalomes surrénaliens unilatéraux responsables de MACS
Antoine TABARIN, Bordeaux
Dans 15 à 50 % des incidentalomes surrénaliens, le bilan hormonal retrouve une sécrétion autonome et modérée de cortisol, également appelée MACS (mild autonomous cortisol secretion), sans signe clinique patient de syndrome de Cushing. Cette sécrétion semble être associée à une fréquence et à une gravité accrue d’hypertension artérielle (HTA), de diabète de type 2 et de dyslipidémie. Cependant, aucune étude observationnelle n’a pu, à ce jour, montrer de lien de causalité. Jusqu’ici, les études suggéraient une amélioration des paramètres cardiométaboliques après chirurgie, mais avec un faible niveau de preuve.
Pour répondre à cette question, l’étude CHIRACIC a été menée. Il s’agissait d’une étude prospective, randomisée (chirurgie versus traitement conservateur), incluant des incidentalomes unilatéraux de plus de 2 cm avec MACS (freinage minute pathologique et ACTH freinée) et HTA. La pression artérielle était auto-mesurée à domicile et la titration des traitements anti-hypertenseurs était standardisée dans les deux groupes. Après une phase initiale permettant de confirmer l’HTA et de la contrôler de manière standardisée (objectif < 135/85mmHg), les patients étaient randomisés en 2 bras chirurgie versus traitement conservateur.
L’objectif de l’étude était d’évaluer la possibilité de réduire le traitement anti-hypertenseur d’au moins une ligne tout en maintenant une pression artérielle contrôlée.
Ce critère principal a été atteint chez 52% des patients dans le groupe chirurgie et 16% dans le groupe conservateur (p=0.008) et s’élevant à 70% des cas pour le contrôle la pression artérielle systolique (vs 16% dans le groupe conservateur, p<0.001). Plus de la moitié des patients opérés (52%) étaient guéris (pression artérielle normale sans traitement) contre aucun dans le groupe conservateur.
Cette étude a donc montré pour la première fois que les MACS constituent une cause d’HTA endocrine. La chirurgie est bénéfique chez les patients avec MACS et HTA confirmée. Il reste à savoir maintenant quels sont les facteurs pronostiques du succès chirurgical, et si la chirurgie améliore également les événements cardiovasculaires.