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Communiqué de presse – Octobre 2024

Ménopause : La Société Française d’Endocrinologie se mobilise pour informer et mieux accompagner les femmes

Communiqué de presse

Paris, le 11 octobre 2024À l’occasion de la Journée mondiale de la ménopause, la Société Française d’Endocrinologie (SFE) rappelle l’importance de sensibiliser le grand public à cette étape incontournable de la vie des femmes. Avec pour objectif de briser les tabous et de promouvoir une meilleure prise en charge médicale, la SFE souligne le rôle crucial des endocrinologues dans la prévention et l’accompagnement des femmes ménopausées.

 

Ménopause : un phénomène physiologique normal, mais mal connu

La ménopause est une transition naturelle qui survient généralement autour de 50 ans, marquée par l’arrêt des règles et de la fonction reproductive. Cependant, ses symptômes, comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes,
la sécheresse vaginale, les troubles du sommeil ou encore l’ostéoporose, restent mal compris par le grand public. Cette période s’accompagne aussi d’une augmentation des risques cardiovasculaires et métaboliques.
Le Pr Anne Bachelot, endocrinologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, met en lumière l’importance de normaliser ce phénomène : « Nous sommes face à un événement physiologique inévitable dans la vie des femmes, mais qui reste encore trop souvent tabou. Avec une espérance de vie dépassant les 80 ans, les femmes passent environ 30 ans dans cette phase. Il est donc impératif de sensibiliser et d’informer davantage sur les impacts métaboliques et osseux de la ménopause, afin d’améliorer la qualité de vie.»

Prévention par l’hygiène de vie : une clé pour limiter les conséquences à long terme

La SFE souligne que des mesures simples d’hygiène de vie peuvent avoir des effets significatifs pour atténuer les symptômes et prévenir certaines complications de la ménopause. Une alimentation équilibrée, riche en calcium et en vitamine D,
associée à une activité physique régulière, contribue à ralentir la perte de masse osseuse et à maintenir un bon équilibre métabolique. « À la ménopause, il est crucial de suivre un mode de vie sain, en pratiquant une activité physique régulière et en s’assurant d’un bon apport en calcium et en vitamine D,
» recommande le Pr Bachelot. « Cela permet de ralentir la perte de densité osseuse et de prévenir d’éventuels risques de fractures. »

Le traitement hormonal de la ménopause : une solution pour les femmes symptomatiques

Outre les mesures hygiéno-diététiques, le traitement hormonal est une option thérapeutique courante pour les femmes souffrant de symptômes importants liés à la ménopause. Ce traitement combine des œstrogènes et, chez les femmes ayant
encore un utérus, un progestatif. Il peut être administré par voie orale ou transcutanée (gel, patch), et vise à soulager des symptômes comme les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale. « Le traitement hormonal de la ménopause est un outil que nous connaissons bien, avec des décennies de recul», explique le Pr Jacques Young, endocrinologue à l’hôpital Bicêtre. « Il est particulièrement efficace pour atténuer les symptômes vasomoteurs comme les bouffées de chaleur, maintenir une vie sexuelle de qualité, ainsi que pour protéger la qualité osseuse. De plus, il présente des bénéfices métaboliques, réduisant les dépôts de graisse abdominale et améliorant la sensibilité à l’insuline.» Chez les femmes diabétiques, le traitement hormonal peut même améliorer l’équilibre glycémique. Cependant, la prescription doit être individualisée et réévaluée chaque année pour ajuster la balance entre bénéfices et risques.

Des risques sous contrôle grâce à une évaluation rigoureuse

Bien que le traitement hormonal de la ménopause soit que le traitement hormonal soit reconnu comme efficace pour améliorer les symptômes de la ménopause, son administration nécessite une évaluation minutieuse des risques, notamment cardiovasculaires et
oncologiques. Les études HERS et WHI, publiées au début des années 2000, ont montré une augmentation du risque de récidive cardiovasculaire chez des femmes plus âgées ou ménopausées depuis longtemps. Cependant, les recherches
récentes montrent qu’une prescription chez des femmes plus jeunes, ménopausées depuis moins de six ans, peut avoir un effet protecteur sur le plan cardiovasculaire. « Il est désormais recommandé d’initier le traitement hormonal dans les six années suivant le début de la ménopause, pour maximiser ses bénéfices cardiovasculaires», souligne le Pr Véronique Kerlan, endocrinologue au CHU de Brest. « Cependant, chez les femmes présentant des antécédents cardiovasculaires, une obésité, un tabagisme ou une hypertension artérielle, une prudence accrue s’impose.»

Le risque de cancer : une vigilance nécessaire

Le cancer du sein, en particulier, est une inquiétude courante liée au traitement hormonal de la ménopause. L’étude britannique Million Women Study a observé une légère augmentation du risque de cancer du sein après cinq
ans de traitement hormonal. Toutefois, le Pr Sophie Christin-Maître, endocrinologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, rappelle que ce risque peut être minimisé en adaptant le traitement. « Chez les femmes présentant des antécédents personnels de cancer du sein ou un haut risque familial de cancer du sein, le traitement hormonal n’est pas recommandé. Cependant, des alternatives locales, comme les œstrogènes sous forme d’ovules vaginaux, peuvent être envisagées pour améliorer la qualité de vie sexuelle.»

Nouveaux traitements pour une prise en charge adaptée

Pour les femmes ayant des contre-indications aux traitements hormonaux, les avancées récentes dans le domaine des inhibiteurs de la neurokinine B offrent une nouvelle option thérapeutique. Ces médicaments, actuellement en développement,
bloquent les mécanismes à l’origine des bouffées de chaleur et pourraient constituer une alternative efficace pour des sous-groupes de patientes. « Les inhibiteurs de la neurokinine B représentent une solution prometteuse pour les femmes qui ne peuvent pas recevoir d’œstrogènes. Ils permettent de soulager les symptômes des bouffées de chaleur, améliorant ainsi leur qualité de vie», explique le Pr Young.

Le rôle clé des endocrinologues dans la prise en charge globale

Les endocrinologues jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des femmes ménopausées, en collaboration étroite avec les gynécologues. Leur expertise des hormones et du métabolisme leur permet d’accompagner les patientes souffrant de maladies chroniques
comme le diabète ou l’hypertension, tout en offrant un suivi préventif adapté. Le Pr Gérald Raverot, Président de la Société Française d’Endocrinologie souligne « Nous, endocrinologues, avons un rôle clé dans la prévention osseuse et métabolique des femmes à la ménopause. Nous sommes en première ligne pour diagnostiquer les symptômes et adapter les traitements, en collaboration avec les gynécologues»

 

Notes

  1. Etude américaine HERS (Heart and Estrogen Replacement Study), publiée en 2002.
  2. Etude américaine WHI (The Women’s Health Initiative), publiée en 2003.
  3. Etude britannique MWS (Million Women Study), publiée en 2003.

À propos de la Société Française d’Endocrinologie

La SFE est une société savante qui réunit les professionnels de santé spécialisés en endocrinologie. Elle œuvre pour la promotion de la recherche, de l’information et de la formation dans le domaine des maladies hormonales et métaboliques.

Contacts presse

– AGENCE LJCOM –

Anaïs Duquesne – 0628503229 / a.duquesne@ljcom.net

Charlotte Portalis – 0663981824 / c.portalis@ljcom.net