Diabète de type 2 : comment faire de vieux os ?

Arnaud Jannin, Lille

Pr Julien Paccou, Service Rhumatologie, CHU Lille

La prévalence de l’ostéoporose et du diabète ne cesse d’augmenter, particulièrement chez les personnes âgées. Le diabète induit des altérations osseuses quantitatives et/ou qualitatives augmentant le risque de fracture. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’hyperglycémie chronique exerce des effets délétères sur la formation osseuse des ostéoblastes tout comme les produits terminaux de la glycation avancée (AGE), les facteurs inflammatoires ainsi que les adipokines. Ces paramètres impactent également la différenciation des cellules mésenchymateuses précurseurs des ostéoblastes et des adipocytes. Toutefois, dans le diabète de type 2, la densité minérale osseuse (DMO) n’est généralement pas abaissée, en raison de l’augmentation du poids et de la masse grasse, retardant ainsi le diagnostic densitométrique d’ostéoporose (T-score < -2,5) et l’évaluation du risque fracturaire.

La durée d’évolution du diabète de type 2 (> 7 ans), une hémoglobine glyquée (HbA1c) déséquilibrée et la présence de complications micro et/ou macroangiopathiques sont des facteurs de risque spécifiques de développer une ostéoporose.

Chez les patients diabétiques et ostéoporotiques, l’équilibre du diabète est primordial par l’insuline et/ou par les antidiabétiques oraux afin de diminuer le risque fracturaire. Afin de renforcer la quantité et la qualité de l’os de ces patients, on pourra prescrire des traitements classiques de l’ostéoporose, tels que les bisphosphonates oraux ou les thérapies ostéoanaboliques, comme le teriparetide, sans oublier les traitements non pharmacologiques (apports vitamino calcique suffisants et renforcement des exercices de mise en charge).