Etre suivi dans le réseau ENDOCAN-COMETE est-il un facteur pronostique protecteur dans le corticosurrénalome ?

Marie PUERTO, Bordeaux

Session CO 04 – Cancers et hormones – Tumeurs endocrines – NEM (1)

CO-018 : Le réseau français ENDOCAN-COMETE améliore-t-il la survie des patients atteints de corticosurrénalomes ?

Orateur : Dr Rossella Libe, Institut Cochin

 

En raison de la rareté des corticosurrénalomes, avec une incidence estimée à 1 patient sur 1 million, leur prise en charge est recommandée dès le diagnostic dans le cadre du réseau ENDOCAN COMETE. Cependant, l’efficacité de cette prise en charge en réseau n’a jamais été évaluée en France.

L’objectif principal de cette étude était la comparaison de la survie globale (SG) des patients atteints de corticosurrénalomes pris en charge dans le réseau ENDOCAN COMETE à celle des patients pris en charge, au moins initialement, hors réseau.

La population de l’étude est celle du registre FRANCIM qui collige des données de santé concernant 18% de la population française répartie sur 13 départements ; et notamment l’enregistrement de tous les cancers. 124 patients majeurs atteints d’un corticosurrénalome ont été retrouvés.

70% des patients avaient été immédiatement pris en charge dans le cadre du réseau. Les caractéristiques des patients et des cancers étaient comparables dans les deux populations, excepté le mode d’entrée dans la maladie, avec une maladie plus souvent symptomatique sur le plan sécrétoire ou tumorale chez les patients pris en charge dans le cadre du réseau.

Chez les patients présentant un corticosurrénalome de stade 1 et 2, la SG était meilleure chez les patients suivis dans le réseau, avec un HR à 4.4. En revanche, il n’existait pas de différence significative sur la SG pour les patients présentant d’emblée un stade 3 ou 4. Le taux de chirurgie R0 était comparable dans les deux groupes, en revanche le délai à la mise sous Mitotane était de 25 jours post-opératoire dans les centres du réseau, vs > 60 jours post-opératoire chez les patients suivis hors centre.

En conclusion, la SG des patients présentant un corticosurrénalome de stade localisé est meilleure chez les patients suivis dans le cadre du réseau ENDOCAN COMETE, le point critique étant probablement l’expertise chirurgicale. L’absence d’impact de cette prise en charge en réseau dans les stades plus évolués traduit la pauvreté bien connue de l’arsenal thérapeutique après échec chirurgical.