Hommage au Professeur Jean Lubetzki

Le Professeur Jean Lubetzki s’est éteint le Vendredi 22 Août 2014, à l’âge de 88 ans.

Avec lui disparaît tout un pan de l’Endocrinologie et de la Diabétologie. Si cette époque appartient au passé, le nom de Jean Lubetzki reste présent à l’esprit des jeunes générations, grâce au Livre de l’Interne en Endocrinologie  qui leur sert de « bible ».
 
Interne des hôpitaux de Paris à 22 ans, assistant d’Elie Azerad en 1962 à l’Hôpital Beaujon (Clichy), il est nommé Professeur agrégé à 38 ans et prend la tête de la Policlinique de l’Hôpital Ambroise Paré, à Boulogne, à 43 ans. En 1975, il devient Chef de service à l’Hôpital Lariboisière, à Paris et le restera jusqu’en 1993, année de sa retraite « officielle ». Il créa là une Ecole où Endocrinologie et Diabétologie ne faisaient qu’une, défendant la nécessaire expertise des Endocrinologues sur l’ensemble de la spécialité. Il continuera d’assurer des consultations jusqu’à près de 80 ans. Il aimait les patients qui le lui rendaient bien.

Il présida aux destinées du Comité Consultatif Médical de Lariboisière pendant 10 ans, de 1981 à 1991, avec fermeté certes, mais aussi une inlassable diplomatie… Il fut aussi un Président très actif de la Société Francophone du Diabète, qui s’appelait alors ALFEDIAM.

Ses qualités étaient unanimement reconnues :
– avant tout son humanisme – avec une exceptionnelle ouverture d’esprit –  et son humanité – avec un amour et un respect des autres, patients et collaborateurs,
– sa puissance d’innovation : il a introduit souvent le premier ce qui nous semble aujourd’hui indispensable pour nos patients, par exemple la nécessité d’améliorer la qualité de l’équilibre du diabète, tout en sachant préserver la qualité de vie du patient !
– sa rigueur et son exigence scientifiques, alliées à une curiosité intellectuelle jamais prise en défaut,
– son talent pédagogique et son charisme, tant à travers ses conférences qui captivaient auditoires scientifiques et étudiants qu’à travers ses nombreux ouvrages didactiques,
– enfin et surtout sa simplicité, sa sensibilité et sa gentillesse – qui rendaient tout si facile avec lui.

Monsieur Lubetzki n’était pas un mandarin, c’était un grand patron…!

Pierre-Jean-Guillausseau, Philippe Chanson, José Timsit