Hypoparathyroïdie : Quand le calcium fait des siennes !

Valentine SUTEAU, Angers

Session CO14 Calcium, parathyroïde et os
La sécrétion résiduelle de l’hormone parathyroïdienne est négativement associée à la valeur de la calciurie dans l’hypoparathyroïdie chronique.
L’hypercalciurie et néphrolithiase au cours de l’hypoparathyroïdie chronique : données issues de la cohorte Epi-Hypo
Jean-Philippe BERTOCCHIO, Paris

L’hypoparathyroïdie chronique est caractérisée par une sécrétion insuffisante de parathormone (PTH) amenant à un défaut de réabsorption rénale de calcium et expose donc à un risque accru d’hypercalciurie.

Dans la cohorte française Epi-Hypo, composée de 1322 patients, une hypercalciurie était retrouvée chez 30% des patients à la première visite. Il a été possible d’évaluer les facteurs déterminants de cette hypercalciurie. Dans cette cohorte, les courbes de répartition des calciuries et du ratio de PTH (valeur de PTH/norme supérieure de la PTH) se superposaient, suggérant une association possible entre les deux.

En sélectionnant les patients avec données de suivi (n=508), après analyse multivariée, il a été montré que l’hypercalciurie était associée de manière indépendante au niveau de sécrétion résiduelle de PTH et à la concentration plasmatique de calcémie. Ceci suggère la nécessité de suivre le niveau de PTH en post-opératoire, même en cas de diagnostic établi d’hypoparathyroïdie chronique.

Une des complications de l’hypercalciurie est la néphrocalcinose. Dans la même cohorte Epi-HYPO, 24% des patients ont présenté au moins un épisode de lithiase rénale, soit un risque accru en comparaison à la population générale (10%). Il a ainsi été possible d’identifier les facteurs de lithogenèse. En analyse multivariée, sur les 745 patients analysés, le facteur associé à une néphrocalcinose était la présence d’une hypercalciurie. Ainsi, du fait de la prévalence élevée de la néphrocalcinose en cas d’hypoparathyroïdie, il semble donc nécessaire de mieux la dépister par une imagerie rénale, en particulier en cas d’hypercalciurie, afin de prévenir des événements lithiasiques ultérieurs.

Concernant les traitements, la pompe à PTH ne semblait pas améliorer le contrôle de la calciurie. En revanche, le palopegtériparatide, nouvelle PTH recombinante, a montré une diminution significative de la calciurie (Aliya A Khan et al. JBMR, 2023).